Bataille Aérienne et rupture sur la Meuse, 10 - 18 mai 1940
D’aucuns pourront penser :
« Encore un ouvrage sur l’aviation et la bataille de la Meuse en mai 1940 ? »
En effet, on a beaucoup écrit sur l’absence des forces aériennes alliées en ces heures tragiques : les Allemands lançaient alors leurs divisions blindées au cœur du massif ardennais, de Namur à Sedan, déjouant ainsi la stratégie du général Gamelin qui avait misé sur une attaque à travers les plaines belges et avait donc envoyé nos meilleures troupes entre Namur et la mer, dans le cadre de la fameuse manœuvre Dyle.
Durant des décennies, l’opinion publique n’a retenu que le cri du général Corap, le malheureux commandant de la IXe armée :
« Nous sommes trahis par l’aviation ! »
Tandis que son successeur, le général Giraud, écrivait dans un rapport rédigé en captivité :
« Quant à l’aviation, de l’aveu des acteurs de ce drame, aucun avion français n’a paru sur le champ de bataille de la IXe armée jusqu’au 16 mai. On se doute de l’influence déprimante de cette carence sur une troupe médiocrement entraînée et médiocrement commandée. »
Accusation reprise par le procureur général au procès de Riom qui dénonçait :
« Le ciel vide de tout avion français. »
Finalement, on a fait porter à l’armée de l’air, ainsi qu’à la Royal Air Force, dont on a longtemps minimisé la participation aux combats, une grande partie de la responsabilité du désastre de 1940.
Les historiens de l’après-guerre, prisonniers des idéologies dominantes, qu’elles soient vichyssoise ou gaulliste, ont longtemps inscrit leurs travaux dans la vision d’une France décadente, symbolisée par la faillite de la IIIe République avec son instabilité politique, ses luttes sociales, sa décadence morale couronnant une impréparation militaire flagrante. Avec le recul du temps, la représentation du passé et l’approche des faits se modifient. Les historiens d’aujourd’hui, notamment anglo-saxons, prêtent un regard plus objectif sur les événements : on insiste sur l’énorme travail de l’état-major français, sa confiance excessive dans la logique et la raison pour la préparation de la « bataille méthodique » ; on ne néglige plus les facteurs contingents, comme l’incroyable chance des Allemands devant Sedan, où la panique inouïe provoquée par la terreur des chars paralyse l’action indispensable de l’artillerie ; ni les facteurs individuels, avec un Guderian ou un Rommel remorquant littéralement les Panzer à un rythme qui angoisse un moment le haut commandement et Hitler en particulier !
En utilisant une documentation élargie, non plus exclusivement française ou britannique, nous avons cherché à savoir ce qui s’est vraiment passé sur le terrain, jour par jour, heure par heure : ordres et contrordres des états-majors, exécution des missions, combats aériens, pertes et victoires, bombardements des terrains, réactions des personnels.
Ce travail recense toutes les missions effectuées par l’aviation alliée au profit des IIe et IXe armées soumises à l’irrésistible poussée des sept divisions blindées du groupe d’armées A de von Rundstedt qui vont forcer le passage de la Meuse entre Namur et Sedan.
L’espace aérien étudié couvre d’abord le territoire belge, l’Entre-Sambre-et-Meuse et l’Ardenne, de la vallée de la Sambre à la frontière luxembourgeoise et la vallée de la Chiers, zone que la cavalerie française couvrira les deux premiers jours ; puis, en territoire français, la Champagne-Ardenne, la Haute-Picardie, sans oublier la partie méridionale du département du Nord et la partie nord-occidentale du département de la Meuse.
Après la présentation des forces en présence, notre étude sacrifie volontiers à la traditionnelle division en trois parties, chacune évoquant une phase de la bataille.
Du 10 au 12 mai, alors que les meilleurs unités françaises s’enfoncent en Belgique, la Luftwaffe mène une action préventive sur les arrières, frappant les terrains d’aviation, les gares et les centres de ravitaillement, tout en harcelant déjà nos troupes sur la Meuse.
Le général Georges privilégie évidemment les armées du Nord ; l’activité aérienne est assez réduite au-dessus des IIe et IXe armées, avec une prépondérance des sorties consacrées à la défense aérienne du territoire (D.A.T.).
Du 13 mai au 15 mai, la Luftwaffe, suivant pas à pas l’avance des Panzer qui ont réussi à rompre le front, déploie son ombrelle protectrice de Namur à Sedan, avec un maximum de puissance sur cette dernière position.
Du côté allié, la tendance s’inverse le 13 mai en fin de journée : la chasse intervient dans la bataille de la Meuse, pas toujours au bon endroit malheureusement. L’effort maximal se situe le 14 mai., avec le sacrifice des bombardiers britanniques.
Enfin, du 16 au 18 mai, une fois la rupture consommée, la Luftwaffe exerce une action en profondeur pour couper les lignes de ravitaillement et semer la panique dans les colonnes de réfugiés.
En face, la chasse maintient une forte pression avec une utilisation plus rationnelle des moyens disponibles.
Format : A4 (21 cm x 29,7 cm)
Pages intérieures : 208
Nombreuses photographies et cartes
Reliure : dos carré collé, couverture souple en couleur
ISBN : 2-9517652-7-4
Prix de vente : 40 euros
Année de publication : 1e trimestre 2004
EPUISE
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