Censures sur ATF40
J’ai été récemment contacté par une personne afin de préciser ma position sur certaines questions d’un forum de discussions relatif à un de mes ouvrages intitulé Les Chars fantômes de Sedan.
Les thèmes portaient sur la chute de la fameuse casemate d’artillerie de Bellevue et le débouché vers la Marfée des chars de Wadelincourt. A priori l’autre colonne blindée sortant de Frénois n’a pas soulevé d’interrogations, idem pour l’attaque de la zone des PC de Bulson dont ceux du colonel Dourzal et du général Lafontaine.
Depuis, j’ai appris que de nombreux textes ont été supprimés et la personne qui m’a contacté a été rejetée ! Je l’avais bien prévenu qu’il n’était pas possible de débattre sur ce forum… Ayant passé un certain temps pour répondre à mon interlocuteur, je publie ici une partie de ce qui a été effacée. Les questions peuvent être regroupées en trois catégories :
1. Quid de l’obus magique et la casemate d’artillerie ?
2. Les chars de Wadelincourt : rive droite ou gauche de la Meuse ?
3. Quid de la pièce au Nord du point d’appui Liry ?
Ces éléments de réponse seront consolidés dans notre prochain ouvrage intitulé La Percée de Sedan, mais la recherche continue pour une description toujours plus fine.
Bonne lecture…
Arnaud Gillet
1ère partie : quid de l’obus magique de la casemate d’artillerie ?
Rappelons les faist. Le commandant Crousse constate la perte de la casemate d’artillerie :
« 14.45 : elle cesse son tir. »
La porte matériel a basculé par un char tirant d’une position Sud-Ouest en trois – quatre coups : un se fige dans le béton : tout est fort bien expliqué dans Les Chars fantômes de Sedan…
Or le lieutenant Drapier écrit que le char tirait de Donchery à plus de 1.000 mètres de lui ; le 4e coup , un « obus magique », passe pile à travers l’embrasure du canon et fait tomber la porte matériel !
1. Précisons d’abord que la distance est bien trop grande pour accomplir un tel « miracle » : plus de 1.200 mètres depuis le Nord de Donchery ! Même si certains canons allemands sont assez précis, ils ne peuvent pas passer à travers une ouverture aussi minuscule.
2. La façade du canon de la casemate est immaculée ! Soit les quatre obus sont passés pile à travers l’ouverture du canon, soit les trois premiers tirs sont partis dans la nature, montrant l’imprécision du tir de ce Panzer IV et rendant encore plus improbable la précision du 4e tir « l’obus magique » qui aurait à lui seul mis hors service cette puissance casemate en passant par la petite ouverture du canon, tourné à gauche pour mourir sur la porte en acier donnant sur l’arrière de la casemate. C’est impossible, sauf à croire aux obus magiques !
3. Mais pourquoi le char ne tire plus après ce 4e coup ? Le chef de char de Donchery aurait-il vu à la jumelle la porte matériel à terre et cesse son tir ? Elle est invisible depuis Donchery !
4. Le chef de pièce de la casemate d’artillerie, le sergent Fretz, à qui on a montré le rapport du lieutenant Drapier, apporte un démenti formel à ce témoignage :
« M. Fretz n’a vu aucun élément motorisé (tank ou analogue) dans la région de Donchery, et Donchery – Sedan (sur route nationale). »
5. Les archives allemandes viennent consolider le témoignage de ce chef de pièce. En effet il n’y a pas de chars à 14.45 au Nord de Donchery ! Les premiers chars arrivent à cet emplacement pas avant 17.00 : ils tirent, certes, sur les blocs, mais sur ceux tout proches au Sud de Donchery !
6. Aucun des membres de l’équipage n’a été blessé ou tué dans cette attaque.
7. De plus les chars de la 2e Panzerdivison arrivent non pas un par un, mais en groupe. Si ces tankistes ont tiré à ce moment sur la casemate, on ne parlerait pas d’un seul char mais de plusieurs d’entre eux et des tirs par centaines sans grand espoir. Pas même un char ne l’a fait ! Mais tard le soir, les chars juste en face de la casemate, rive droite, sans doute par manque d’objectif, s’acharneront comme des forcenés sur la face Nord sans aucun espoir : quel gâchis en munitions !
7. Si l’histoire du lieutenant Drapier était vraie, le sergent Fretz n’aurait fait qu’une bouchée de ce « gros char » au Nord de Donchery ! Il attendait les Allemands de pied ferme, tous les calculs de tir de la pièce de 75 effectués. Son réglage n’aurait pas pris longtemps après les premiers tirs d’ajustement. Le canon français est bien plus performant que celui de ce char allemand : s’il y avait eu duel, le Français l’aurait remporté haut la main…
8. En fait le lieutenant Drapier a bel et bien été témoin avec ses jumelles de l’attaque de ce « char » qui met à terre la porte matériel de la casemate, mais non pas d’une position au Nord de Donchery, mais bel et bien d’une position Sud-Ouest derrière la casemate. Bien entendu le lieutenant Drapier ne pouvait pas dire la vérité à l’époque en raison des fortes pressions. On lui demandera d’écrire un rapport à la mi-mai 1940 avec les autres officiers du 147e. Après-guerre, il aurait pu dire enfin la vérité. L’officier nous a néanmoins donné un indice :
« Que s’est-il passé au carrefour ?»
Il parle de celui de Bellevue où une automitrailleuse est observée : c’est là que se trouve la clé de la chute de cette casemate ! Le char après cette neutralisation rejoint les autres qui débouchent de Frénois et montent ensuite sur la Marfée : ils seront interceptés par les canons antichars de la 506e.
2e partie : Les chars de Wadelincourt, rive droite ou gauche de la Meuse ?
Les chars de Wadelincourt n’étaient pas « rive droite » de la Meuse : photographie à l’appui (1). Les chars étaient rive gauche (2) ! Pour expliquer la présence de ces chars allemands de ce côté de la Meuse, on invoque une passerelle magique (3). Les revendications de destructions de ces chars par l’artillerie française ne sont pas confirmées (4).
1. Les chars ne sont pas rive droite !
La photographie aérienne du secteur de Wadelincourt prise le 14 mai 1940 que nous avons publié dans notre livre Le Piège de Sedan permet de constater que :
- le ruisseau de Balan est complètement à découvert, à l’exception d’un rideau d’arbustes ou de broussailles.
- La plaine Sud de Balan a été bombardée par l’artillerie, nombreux cratères, mais pas un le long du ruisseau ou devant l’île du Passeur.
- On ne voit rien sur l’île de Wadelincourt où ces chars seront revendiqués là aussi comme détruits !
- On ne voit nulle part un char ou tout autre véhicule intact ou détruit.
- Seule possibilité, ils sont invisibles et masqués dans les broussailles le long du ruisseau : mais dans ce cas les tirs de l’artillerie française, on fait mouche à chaque fois : dans le 1.000 et aucun raté comme pour les obus « magiques » de la casemate d’artillerie ! Il n’y a en effet aucun cratère d’obus visibles tout le long du ruisseau de Balan ou rive droite de la Meuse devant l’île de Wadelincourt.
Détail de la photographie prise le 14 mai (Le Piège de Sedan, A Gillet).
2. Les chars sont rive gauche !
Ces blindés sont signalés pour la première fois à Wadelincourt à 12.00 – 12.30 par le lieutenant Loritte. Le Lieutenant Michard ajoute :
« Un message du capitaine Leflon, commandant le centre de résistance de Wadelincourt, signale six gros chars embossés face à l’île de Wadelincourt. »
Rive droite ou rive gauche ? Le régiment d’artillerie répond : ils sont rive gauche et règle les pièces pour détruire ces éléments hostiles :
« À mon arrivée à Chaumont, un sous-officier, envoyé par le lieutenant observateur, vient me rendre compte que les Allemands sont sur la rive gauche de la Meuse et que de l’observatoire, il en a vu un certain nombre circuler aux abords des ouvrages d’infanterie. Si étonnante que paraisse la chose, je transmets le renseignement aussitôt à mon commandant de groupement et au colonel Baudet commandant l’artillerie divisionnaire 55.
Je reçois quelques instants après l’ordre de faire exécuter sur la rive gauche de la Meuse, les tirs d’arrêt qui avaient été prévues pour cette éventualité. »
En fait le groupe a suspendu longtemps son tir en raison de « la proximité d’un poste du 147e régiment […] et de la nécessité de le replier » comme le précise le colonel Chaligne. Pendant que les Français discutent s’il faut tirer ou pas : les chars débouchent de Wadelincourt vers la Marfée via le Rü du Moulin.
Qu’ont vu les hommes du point d’appui du Passage à niveau de Wadelincourt ? Rien, puisque l’endroit où sont apparus ces chars est vide depuis bien longtemps ! Le responsable le lieutenant Loritte a vu en effet son secteur réduit par le capitaine Leflon. Il occupait le bloc 220, la maison du garde-barrière et le petit bloc du chemin noir n° 9 :
« Leflon m’indique expressément qu’en particulier le commandement de la Maison du Passeur et le Rû sont désormais dégagés de mon commandement. »
Les troupes devant prendre le relais ne viendront pas comme il le constatera. Les chars et ses quarante biffins ont pu agir à leur guise, déstabiliser les environs et ouvrir la voie à la 10e Panzerdivision : le travail terminé ils prennent la route de la Marfée.
Le lieutenant-colonel Pinaud non informé de ce trou dans ces lignes donne un ordre de repli très tard, à 16.00 à des fantômes ! :
« 16.00 : le chef de bataillon reçoit un ordre écrit du colonel commandant le secteur, précisant de faire évacuer momentanément la ligne principale de résistance devant l’îlot de Wadelincourt, afin de permettre un tir d’artillerie sur quatre gros chars allemands signalés. »
Les tirs ont été exécutés « rive gauche », mais bien trop tard pour toucher ces chars qui sont maintenant dans la Marfée ! Le lieutenant Michard raconte en 1941 que dans Wadelincourt il y avait « une quarantaine d’obus de 75 français ».
3. La passerelle magique de Wadelincourt
Pour les officiers français, il s’agit bien évidemment de chars allemands ! Mais comment auraient-ils franchi la Meuse ? C’est simple ! par une passerelle comme le confirme le lieutenant Bannière :
« 16.00 : le groupe effectue le tir sur chars et sur la passerelle de Wadelincourt en cours de construction par l’ennemi : trois chars détruits. »
Une hypothèse séduisante, mais l’installation est invisible sur la photographie aérienne du secteur prise le 14 mai. Il s’agit d’un mythe ! On voit le pont de bateaux de la gare de Sedan et une portière flottante, mais sur l’île du Passeur : rien ! Or cette passerelle est importante pour expliquer la traversée de ces quarante Allemands signalés très tôt au général Huntziger et surtout la présence de ces chars « rive droite » qui auraient donc utilisé cette installation pour traverser la Meuse pour se retrouver « rive gauche » !
4. Les revendications de destructions de chars par l’artillerie française non confirmées.
Rien dans les archives allemandes ne peut soutenir ces aberrantes revendications du 45e régiment d’artillerie :
« À 16.15, d’ailleurs en raison de l’urgence, et après une conversation pathétique au téléphone entre le colonel Chaligne et le commandant du sous-secteur, le tir est déclenché. Par rafales progressives et avec un nombre infime de projectiles, les cinq chars sont pulvérisés. »
Ils flambent d’après le commandant Gaillard.
En 2024, toutes les archives sont ouvertes au public même celles en Allemagne. Un historien doit recouper ces sources ! En clair :
- Si des chars allemands ont été revendiqués comme détruits par l’artillerie française, il faut le prouver par au moins un document allemand à défaut de plusieurs.
- Si Billotte et Malagutti revendiquent une douzaine de chars le 16 mai à Stonne, là aussi il faut le prouver par au moins un document allemand à défaut de plusieurs. Il n’en existe aucun aux archives militaires allemandes !
- Si un pilote de chasse revendique un avion allemand, là aussi il faut le prouver par un document allemand.
Ainsi nous n’avons rien concernant des chars allemands détruits, rive droite ou gauche sur Wadelincourt, ni sur son île !
5. La montée sur la Marfée.
Le lieutenant Michard donne la direction de ces chars depuis la première zone de stationnement :
« Les chars se sont ensuite dirigés vers le passage à niveau (traces dans la prairie). »
En effet la « section spéciale » quitte Wadelincourt et longe le Rü du Moulin en direction de la Marfée avec des chars comme nous le rappelle le commandant Vandervynckt :
« Brusquement, vers le milieu de l’après-midi, j’ai été informé que des éléments ennemis avaient réussi à traverser la Meuse à Wadelincourt, petit village très boisé à l’extrême limite droite du champ de tir de mon groupement. Presque en même temps la présence d’engins motorisés ennemis, nous était signalée de divers côtés sur la rive gauche.
À partir de ce moment, il semble que l’infiltration ennemie a été très rapide et a réussi à provoquer une réelle confusion dans nos organisations. Mon officier téléphoniste descendant du P.C. par un sentier vers l’arrière fut tué d’une balle venant de l’arrière. Il était de plus en plus difficile d’être informé. Notre observatoire de la Marfée, qui put heureusement fonctionner fort longtemps, nous signalait l’approche de l’ennemi venant de Frénois vers la Boulette et nos positions. Des nouvelles surprenantes parvenaient jusqu’à nous signalant des incursions d’engins motorisés ennemis jusque sur nos arrières et sur nos flancs. »
Deux de ces chars seront interceptés par la 605e batterie…
3e partie : Quid de la pièce au Nord du point d’appui Liry ?
Je rappelle les éléments de base concernant la 605e batterie qui est au cœur de cette affaire :
- L’ordre de mouvement des pièces a été donné le 12 mai à 19.00 : ceci fait suite à l’introduction de la 71e division, glissement des deux sections de droite, quatre pièces, vers l’Ouest pour se placer au Sud-Est de Sedan sur le sous-secteur de la Marfée.
- L’ordre arrive trop tard pour deux pièces qui restent sur place. Mais les deux autres pièces ont fait mouvement.
- Le 13 mai : une pièce modifie légèrement sa position pour tirer sur deux véhicules blindés qui débouchent de Wadelincourt par le Rü du Moulin…
Certaines questions ont été soulevées, deux sont intéressantes :
1. À qui appartient la pièce de 47 au Nord du point d’appui Liry ?
2. Le lieutenant Millot a-t-il commis une coquille en donnant la date du 13 mai ?
La suivante a peu d’intérêt :
3. La pièce de 47 signalée par le capitaine Vitte est-elle en position à La Prayelle ?
1. À qui appartient la pièce de 47 au Nord du point d’appui Liry ?
L’emplacement de cette pièce au Nord du point d’appui Liry est visible sur une carte dressée par le chef du quartier de Wadelincourt, le capitaine Gabel du 295e régiment. Elle est mentionnée aussi dans son rapport écrit comme suit :
« Défense antichar : comprenait uniquement quatre canons de 25 sur la ligne principale de résistance à la liaison entre le quartier de Wadelincourt et le quartier de Sedan.
Un canon de 47 installé au Nord du point d’appui du Liry (ce canon n’était pas placé sous les ordres du commandant du quartier qui n’a pas eu à intervenir dans le choix de la position de cette pièce). »
Malheureusement le commandant ne donne pas d’information sur l’unité de cette pièce de 47, mais nous avons quatre informations sûres :
1. Il ne s’agit pas d’un 47 de marine sur un bloc de béton fixe, mais d’un canon sur roue.
2. La pièce ne dépendait pas du capitaine Gabel, commandant du quartier de Wadelincourt, mais en toute logique du quartier voisin soit de Torcy auquel le capitaine Vitte appartenait.
3. Nous en déduisons que c’est le capitaine Vitte, du quartier de Torcy, ou un de ces collaborateurs qui a placé ce canon à cet endroit.
4. Ce canon de 47 au point d’appui Liry, le seul connu, a été neutralisé le 13 mai après-midi comme le constate le capitaine Vitte :
« 14.15 : j’envoie un agent de liaison au canon de 47 afin d’avoir des renseignements sur l’avant. Cet agent de liaison revient à 15.15 et m’indique que tout se trouvait bouleversé aux emplacements : il n’a pu accomplir sa mission. »
Nous précisons :
1. Les vrais Allemands n’arrivent à cet endroit que très tard le soir et les chars de la 10e division blindée pas avant le 14 mai à midi !
2. Malgré toutes nos recherches, nous ne connaissons que les pièces de 47 de la 605e du capitaine Millot sur ce secteur :
« Je recherche des positions au voisinage des futurs bétonnés et remplissant la même mission. Les flanquements sont bons, mais les huit pièces sont en ligne et ne gardent que le sous-secteur de droite de la division (de Remilly à Noyers). »
3. Nous en déduisons que la pièce installée au Nord du point d’appui Liry appartient à la 605e sauf preuve du contraire.
4. En toute logique, cette pièce a été neutralisée par les deux chars escortés par la « section spéciale » en début après-midi du 13 mai après le nettoyage de Wadelincourt.
Carte dressée du capitaine Gabel avec emplacement du canon de 47 au Nord du point d’appui Liry défendant la vallée du Rü du Moulin se jetant dans la Meuse à Wadelincourt.
2. Le lieutenant Millot a-t-il commis une erreur en donnant la date du 13 mai ?
Les rapports successifs du chef de la 605e batterie, le lieutenant Millot, sont pitoyables ! Ils décrivent les événements de mai 1940 avec une grande maladresse que nous mettons sous le coup des fortes pressions comme c’est le cas pour tous les témoins des combats du 13 mai surtout pour ceux qui signalent ces chars « rive gauche » évoluant au cœur des lignes françaises. En général, les rapports sont détruits. Mais oh miracle, quelques documents ont survécu à la censure. Ceux des officiers du PC Dourzal, victime d’une attaque de chars le 13 mai en fin d’après-midi à Bulson, ont disparu à notre plus grand regret. Mais même s’ils existaient, ils seraient sans doute de la même trempe que ceux du lieutenant Millot : très mal écrit en raison des pressions ! Cet officier a pourtant placé le jour de l’ouverture du feu de sa batterie avec un certain courage :
« Le lendemain 13, l’attaque se produit et les pièces furent immédiatement débordées par des engins qu’elles virent peu ou pas. L’une d’elle, pour tirer sur les chars, fut obligée de quitter sa position, et de s’installer en plein champ où dès les premiers coups elle fut prise à partie par l’adversaire. »
L’un des servants, le maréchal des logis Fernand Castelain, reçoit cette citation :
« Chef de pièce, n’a pas hésité à remplir lui-même les fonctions de pointeur avec le plus grand sang-froid. Attaqué à revers par deux véhicules blindés, les a arrêtés en sortant sa pièce de son abri pour leur faire face en plein champ. »
Ces deux chars ont été signalés ce 13 mai :
« Un observatoire d’artillerie au bois de la Marfée aurait vu vers 17.00 des chars venant de Wadelincourt progresser par le vallon du Moulin. »
Le capitaine Vitte du centre du Pré des Queues a été prévenu :
« La gauche me signale deux petits tanks qui viennent en direction de la Marfée et semblent appuyer l’infanterie. »
Nous relevons ces points :
1. Le témoignage du capitaine Vitte ne laisse aucun doute subsister : la pièce au Nord de point d’appui Liry a bel et bien été neutralisée le 13 mai après-midi.
2. Des témoins ont bien vu deux chars monter de Wadelincourt par le Rü du Moulin vers la Marfée droit sur cette pièce de 47 au Nord du point d’appui Liry.
3. Nous ne connaissons que les pièces de 47 de la 605e dans ce secteur.
4. La citation, certes, non datée du maréchal des logis Fernand Castelain correspond assez bien à cette attaque du 13 mai.
3. La pièce de 47 signalé par le capitaine Vitte est-elle en position à La Prayelle ?
Sur ledit forum, il est affirmé que la pièce de 47 mentionnée dans le rapport du capitaine Vitte se trouvait non pas au Nord du point d’appui Liry, mais à La Prayelle. Ce serait un canon de marine !
Nous n’avons jamais retrouvé la moindre trace de ce canon de 47 installé à La Prayelle que ce soit une pièce sur roue ou sur plate-forme bétonnée pour les canons de 47 de marine ! Le lieutenant Devie, chef de la Prayelle, ni aucun officier n’en fait mention ! Nous sommes persuadés que ces canons de Marine sont restés dans les stocks du Xe corps comme l’affirme le 12 mai, le général Viant, commandant de l’artillerie de la IIe armée, ce qui ne nous étonne pas du tout, bien au contraire !
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